• 4 heures du matin...

    Comme bien souvent à cette heure de la nuit, le sommeil est mon ennemi.
    C’est forcément le meilleur moment pour que le petit vélo se mette en route et passe par tous les détours des derniers jours.

    Hier, nous avons pris du temps pour notre couple. Quelques heures, certes, mais ce n’était pas arrivé depuis plusieurs années. Avant l’arrivée de madame PS chez notre zébrette.

    Mademoiselle Zèbrette a une petite baisse de moral ces derniers temps. Elle a la larme plutôt facile et la répartie violente.
    Peut être est ce tout simplement le bac de français et sciences qui approche?

    Elle me disait cette semaine regretter son année blanche car tous ses copains passent le bac, le vrai en ce moment. Je lui ai rappelé que je la comprenais mais qu’elle ne devait pas regretter : elle en avait besoin à ce moment là. La pause lui a permis de renaître. Elle n’a pas eu l’air convaincue.
    Je sais qu’elle souffre intérieurement de cela, de cette année scolaire qu’elle estime perdue.
    Je lui ai rappelé que j’avais sauté le CP puis plus tard redoublé ma troisième et que cela ne m’a pas empêché d’avancer. « Oui mais toi, t’avais un an d’avance ! ». Et moi de répondre, « oui mais j’ai aussi repris mes études à 40 ans passés, il n’y a aucune règle ma puce. Ce qui compte c’est que tu sois heureuse dans ce que tu fais ! ». Cela a clos le sujet.
    Je jette un œil de loin aux révisions du bac de français ... « tiens tu n’as pas fini tes fiches pour l’oral? ». « Non, mais tu sais bien maman que je n’ai pas besoin du même temps que les autres pour mémoriser. »
    Entendu. Je fais confiance à ma grande puce qui est allée au brevet les mains dans les poches.

    Monsieur Zébrillon quant à lui semble perdu. Nos quelques heures en amoureux d’hier ont failli être annulées tant il était triste et désemparé.

    Mais à notre retour ( eh oui, je suis partie la boule au ventre), son sourire était revenu. Angoisse de la séparation ? Je ne pense pas car il était au courant de la surprise prévue par son père et a insisté pour que nous partions.
    Son année scolaire est terminée et je sens un soulagement de ce côté là mais la blessure est encore béante. Hier encore, il parlait de l’ancien collège et de son vécu, de l’injustice ressentie mais aussi du soulagement d’être scolarisé à la maison.
    L’agonie a été lente et douloureuse et il s’est pris une massue sur la tête.
    « Maman, ils sont vraiment trop bêtes dans ce collège, ils préfèrent abîmer les élèves que les aider ».
    J’ai songé au mot « bienveillance » que je connais plutôt bien, vu qu’il fait partie des compétences demandées aux enseignants dont je fais partie. Peine perdue. Aucun retour sur image n’est nécessaire aujourd’hui.

    Aujourd’hui, nous devons avancer avec lui, continuer son suivi psychiatrique et psychologique, l’aider dans ses futurs devoirs et surtout lui aérer l’esprit avec du positif, du bonheur, des promenades et des rires.

    Il me reste 4 semaines avant les vacances.
    4 semaines intenses de juin entre réunions de passage en 6eme, fête des écoles ( ah tiens c’est le 16...) constitution des classes de l’année prochaine, commandes de fournitures, répétitions du spectacle et spectacle forcément et un programme scolaire à terminer. Sans oublier les livrets à remplir.
    4 semaines qui vont passer à une vitesse phénoménale mais qui vont comme chaque mois de juin pomper toute mon énergie.

    Alors, je croise les doigts pour que les angoisses de mes zèbres s‘apaisent un peu. Pour que quelques minutes par jour, un seul vrai sourire de leur part maintienne le mien.

    Bon dimanche, amis lecteurs !

     

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